ET SI NOUS QUITTIONS NOS VIEILLES PEAUX ?

On se calme ! Je ne parle pas ici de quitter de vraies personnes ! Je parle de quitter nos vieilles peaux psychologiques !

Que nous ayons 20, 30 ou 40 ans, combien de fois dans nos vies, a-t-on fait la connaissance d’une personne pour ensuite décider d’en faire une compagne ou un compagnon de vie, une amie ou un ami, une collègue ou un collègue ?

Et puis, un beau matin, sans raison apparente, on se lève incrédule parce qu’on ne reconnaît plus la personne qu’on a devant soi !

Le concept des vieilles peaux psychologiques…. 

On partage nos vies (souvent de manière inconsciente) et on en vient à rester coincé dans le piège d’un concept. Le concept que je vais nommer ici de vieilles peaux psychologiques.

Ce foutu concept crée un fossé entre l’autre et moi et m’amène à la naissance d’une opinion que je me forge, bonne ou mauvaise, justifiée ou non, sur la personne.

Cette opinion s’installe, se fige, et s’enlise dans mon mental, créant alors une bien mauvaise habitude. Elle devient si forte et si tenace que rapidement, ce n’est plus avec l’être aimé que je partage ma vie ou avec l’ami que j’échange mais bien avec l’opinion que je me suis forgée de cette personne au départ.

Ouf… Ce concept des vieilles peaux bousille tellement le potentiel de belles relations naissantes ou déjà existantes.

Pensant entrer en relation avec une personne, je suis entré en relation avec mon propre filtre de perception qui agit comme un écran et qui me donne cette perception sur l’autre qui n’est pas du tout la vraie réalité.    Je vis donc avec cette perception et je la fais grandir de jour en jour, de semaine en semaine, d’années en années…

Puis un jour, la réalité crève l’écran…. 

Un beau matin, je me réveille et la réalité crève l’écran.   Je dois alors rompre avec cette relation parce que je suis déçue amoureusement, je me sens trahie par mon ami ou son comportement… et détrompez vous, cela marche aussi dans les deux sens.  L’autre à exactement le même feeling par rapport à moi….  Mais que c’est-il donc passé entre le premier moment et l’instant où je dois mettre un terme à la relation ? 

Nous en sommes systématiquement venu à comparer les mots et les gestes des gens pour ensuite nous servir d’une référence en nous, nous provenant de notre passé et qui devient cette opinion que nous nous construisons d’eux.   

L’important n’est pas de savoir si la perception est bonne ou mauvaise : le danger, c’est simplement le fait d’avoir une perception.

Que j’aimerais avoir cette capacité de me réveiller chaque matin avec un regard neuf, un esprit vierge et une conscience claire. Pas vous ?

Comme la plupart d’entre nous, quand je me réveille le matin, j’ai ma vieille peau psychologique ou mon mental qui me rappelle la journée d’avant.  Ils se sont forgé des attentes, des désirs et aussi des illusions. Mais ce n’est pas si simple que de poser un regard neuf sur tout ce qui m’entoure chaque matin à mon réveil.

Pensez au regard d’un bébé ! Pensez-y comme il faut ! Saisissez l’intensité de son regard qui vous dévore, vous mange, vous aspire de son innocence et de sa pureté : le bébé, encore petit, n’a pas assez d’expérience de la vie pour être capable de se forger une image de vous. Pour lui, tout est nouveau, tout est nouveau tout le temps.  Jusqu’à ce que sa mémoire lui permette de le faire, il va vous regarder, vous découvrir, vous explorer, échanger avec vous de manière réelle, authentique, pure et fraîche à chaque fois. Il n’est pas conditionné lui ! Il ne porte pas la vieille peau psychologique il est tout neuf !

J’aimerais sincèrement retrouver cette connexion pure et fraîche. J’aimerais aussi tellement qu’on me regarde de cette manière, avec cette connexion.  Je pense que très peu de personnes y arrivent.  J’ai dans mon cœur le souvenir que seule, ma douce maman y arrivait.. Peut importe ce que je pouvais bien dire ou bien faire au fil du temps…

Ne serait-ce pas merveilleux ? 

Imaginez qu’on puisse arriver à vous regarder avec les yeux de l’innocence, qu’on vous regarde avec les yeux du cœur et non à partir de cette vieille peau psychologique que nous portons tous.  Ne serait-ce pas merveilleux ?

Je veux pouvoir échanger de manière authentique avec les autres et non pas à partir de mes peurs,  mes blessures et mes expériences du passé. Je suis fatiguée et lasse de ces allers-retours entre mon cœur et ma tête. J’aimerais pouvoir me déposer dans ce lieu d’amour qui vibre, qui aime, qui accepte et qui sert la vie pour que celle-ci puisse s’élever jour après jour.

Pourquoi n’arrivons-nous pas à muer de nos vieilles peaux psychologiques ? Pourtant, les serpents le font bien eux, instinctivement ? Pourquoi la garder si longtemps, trop longtemps ? Est-ce parce que nous nous y sentons confortable et en sécurité ?

C’est qu’elle est rassurante ma vieille peau. Elle me permet de me doter d’une identité, qui n’est rien d’autre que cette fameuse image encore que je me suis fait de moi.  Et une identité, par nature, dans ce qu’elle me définit, exclut automatiquement.  En bonus, une image pour masquer mes peurs, ce que je ne laisse pas voir extérieurement.

Nos perceptions remplacent les gens devant nous… 

Ça craint… ça craint sérieusement. En créant nos perceptions des autres, à partir de nos identités, nous en venons à remplacer les gens devant nous. C’est triste.. triste et pathétique.

Nous n’échangeons plus avec une personne : nous échangeons avec l’image que nous nous sommes fait d’elle. Cette opinion et cette perception que nous nous sommes forgée de cette personne a remplacé la personne dans mes échanges et ma relation que j’ai avec elle. Et c’est pareil pour elle avec vous !

Où est alors la véritable communication ? L’échange profond ? Où est l’acceptation inconditionnelle ? Le non-jugement ?

Nous devrions apprendre à mourir chaque soir de nos vieilles peaux psychologiques pour les quitter et mieux renaître chaque matin en exposant nos âmes !

Et si nous quittions nos vieilles peaux psychologiques ? Et si nous nous ouvrions sur un ‘’carpe diem’’ d’amour lucide, sincère et véritable ?  Et si c’était un défi à la hauteur de votre JUST BE ?  Le relèveriez-vous ?

JUST BE !