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Un indice qu’on manque d’ancrage

 In Citations

Il y a quelque temps déjà,  j’ai assisté à un souper organisé par une amie.  C’était une occasion pour moi de revoir beaucoup de personnes côtoyées lorsque j’oeuvrais dans le domaine de la santé, des personnes que j’avais beaucoup apprécié. J’étais vraiment contente d’y être et c’était vraiment super de revoir tous ces visages, jusqu’à ce qu’une connaissance dont je n’avais pas été particulièrement très très proche, me donne son avis sur le choix que j’avais fait de me réorienter dans un domaine complètement différent.

Elle me posait des tas de questions sur mes occupations nouvelles et avait tellement de réactions non verbales quant à mes réponses.  Elle ne semblait pas comprendre l’élan de mon choix que d’aller oeuvrer dans un domaine incertain (selon sa perception) en abandonnant mon métier, mon ordre professionnel et les avantages y reliés.

Et puis, la phrase fatidique est tombée. Vous savez ? Cette phrase qui lie jugement et psychanalyse à deux dollars : Tu as fais ce choix pour fuir la réalité !

Ça me fait toujours sourire d’entendre ce type de jugement.  Comme si je manquait d’ancrage.  Comme si j’étais en fuite et que faisait défaut une certaine clarté de jugement sur ma propre vie.  J’arrive (la majorité du temps) à retenir cette réponse : De quelle réalité parles-tu? La tienne?

Son baratin sur le sujet était qu’au final, les personnes catégorisées comme moi plaquaient du concret pour de l’incertitude puisqu’elles avaient une certaine difficulté à s’adapter en société et tentaient désespérément cet échappatoire pour trouver des réponses donnant une sensation irréelle de vivre une vie différente et ne plus se sentir coincées en société.

Ouf ! Qu’elle lourdeur. Quoi qu’il en soit, j’avais reçu mon lot de sermons de ma famille et d’autres amis à ce sujet depuis le temps.  Je n’ai pas eu cette fois l’envie de retenir ma réplique.   Un peu contrariée, je l’avoue, je suis restée là, bien ancrée, à la regarder droit dans les yeux, sans fuir en rétorquant : Vraiment ? Se réaliser différemment dans la vie, explorer un nouveau domaine et suivre ce qui fait vibrer à fond, dans tes perceptions, correspondent à fuir la réalité ? Me choisir ne fût pas de la fuite ni un échappatoire, bien au contraire, ce fût reconnaitre et honorer celle que je suis.  Mais ça prend beaucoup de courage arriver à ce choisir.  Et j’ai enfilé avec mon fameux JUST BE et le monde s’ajustera !

On a tous une opinion différente sur la réalité. Et ce n’est pas parce qu’un grand nombre de personnes ont une même vision des choses que c’est forcément la bonne.

Pour ma part, fuir, c’est quitter parce qu’on déteste notre expérience et qu’on espère trouver mieux ailleurs.  Peu importe la raison du départ,  je suis de celle qui crois qu’on s’apporte toujours avec soi.  Si on quitte une situation pour fuir des problématiques, on ne fera qu’apporter ces problèmes avec nous, les trimballant inconsciemment de destination en destination, en espérant qu’ils disparaîtront.   Ce n’était pas mon cas dans cette situation.

Ce n’est pas toujours agréable que de devoir affirmer sa vérité face à un jugement. J’ai renchérie de plus belle : Pourquoi ne pourrions-nous pas chercher quelque chose de mieux ? Élargir notre vision des choses ?  Est-ce réellement de la fuite que de dire non aux chemins tracés à l’avance et aux projections d’autrui ?   Sommes-nous des robots ?  Chercher quelque chose de diffèrent n’est-il pas nécessaire pour évoluer ?  Se développer en tant qu’être humain ? 

La psychanalyse à deux dollars a subitement pris fin lorsque mon interlocutrice a prétexté un besoin pressant de se rendre à la salle de bain.  Elle m’éclipsa à ma grande désolation. Comme j’ai de la suite dans les idées, j’aurai aimé terminer sur une touche un peu plus légère et humoristique.  Une dernière question me brulait les lèvres : j’aurai vraiment aimé savoir si son besoin pressant était relié à un problème de ”fuites”.

En conclusion, certains boivent, d’autres se droguent et plusieurs se tuent au boulot en attendant la retraite. Moi j’ai décidé de suivre mon intuition, d’explorer ma vie différemment.  La fuite est loin en arrière-plan et tellement précédée du désir de découverte, d’un besoin de liberté, d’une recherche de mon sacré et d’une grande Foi en plus grand que moi.

Peut-être que ceci n’est que passager aux yeux de certains, en tout cas, à l’heure où j’écris ces quelques lignes, je ne suis alimentée que par cette soif de créativité et un désir sincère de partager et de faire réfléchir mon prochain.

Si tout ça représentent aux yeux de certains de la fuite, est-ce vraiment une si mauvaise chose que de vouloir fuir certaines conventions sociales ?  Dans ma perceptions des choses, il n’y a tellement rien à fuir, seulement un besoin d’expérimenter et de se réaligner dans son coeur en suivant sa vérité et ses intuitions.  Suivre son intuition, c’est s’ancrer en soi-même pour accéder au savoir caché, placé en chacun de nous.

 

JUST BE ! 💙💙💙
Et le monde s’ajustera !

 

Showing 2 comments
  • René-Pierre Gagnon
    Répondre

    Bonjour à toi Nathalie !
    C’est avec plaisir que j’ai lu ce texte. Fascinant à quel point le fait de changer de carrière et de vouloir ce choisir au delà de $$ que l’on fait et la position d’emplois que l’on peut avoir et cela peut troubler certains types de personnes.
    Le monde de l’entraide humanitaire: pleine conscience peux encore paraître plus artificielle et ‘floffi’ banal!
    Ouin!
    Le jugement, et la critique prends vite une place de choix et facile à discuter.
    Cela semble moins important de s’émerveiller pour les choix de vie que l’autre fait et , ou, qui ce sent appeler et interpeller.
    Le jugement !
    Difficile d’accueillir l’autre dans lequel il ou elle va plongé avec amour pour soi, dans ces nouvelles croyances , de vouloir Être et d’apporter à l’humanité plus de lumière.
    Quoi de plus beau que de vouloir sortir de certains vieux patern et position de vie pour s’éveiller, s’émerveiller, et à vouloir apporter de soi pour un monde en devenir meilleur.
    Des vérités, un style de vie autre qui nous fait sortir de notre zone de confort.
    Sentir une forte conviction qu’il y a une force, de vie meilleure que celle que l’on connaît.
    Bravo et merci pour ton texte.
    Calin à toi !

    • Natalie Cote
      Répondre

      Ah, c’est tellement gentil de ta part René-Pierre que d’avoir pris le temps de venir te déposer et répondre à ma réflexion. Merci beaucoup pour cela, j’adore avoir des gens qui commentent et m’aide à pousser encore plus loin ma réflexion. C’est tellement ensemble qu’on se fait grandir les uns et les autres. Merci pour tes bons mots, j’y vois tellement de sagesse et je t’en remercie 😉

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