Il est l’heure d’aimer

Faut-il fixer une heure ou une journée spéciale pour offrir de l’amour dans un monde obsédé par le temps ?  À mes yeux, l’amour exige du temps.  Pourtant, ce temps semble devenu contraint.  Même nos tout-petits grandissent avec des horaires qui ressemblent à l’armée. Le rythme de vie actuel semble ne plus respecter ni les sentiments, ni les émotions reliés à l’amour, ces élans du coeur qui ont besoin de temps pour se déployer.

Les gens ne savent plus prendre du temps pour l’amour. On n’a qu’à tendre l’oreille autour de soi. J’arriverai plus tard que prévu, je suis retenu dans une réunion dira l’amoureux tout en ajoutant un je t’aime sans même changer de ton ! Ce je t’aime lancé sur le même ton semble être devenu une autre manière de dire “bonjour” ou “au revoir”.  Trop systématique à mon avis qu’il en devient même suspect.

L’amour, dans son expression la plus intime, où le désir et la tendresse, où la sexualité se conjuguent au bonheur, exige du temps, des minutes et des heures. Les amoureux pressés font, d’une certaine façon, offense à l’amour.  Et plus rares qu’on ne le croit sont les hommes qui consentent à “perdre du temps” pour aimer les femmes.  Et que dire de tous ceux qui, secoués par leurs contemporaines et/ou abandonnés à eux-mêmes, abordent l’amour comme on escaladerait l’Himalaya.  Soit avec prudence et inquiétude.

Elles seront nombreuses à la prochaine Saint-Valentin, ces femmes à éprouver un très léger pincement au coeur quel que soit leur statut social et/ou leur bonne fortune.  Car la plupart des femmes, nous sommes des midinettes dans l’âme.

Ce dont je suis certaine, l’amour ne s’apprend pas sur Internet et encore moins dans les livres.  Il échappe à toutes prévisions. Il est un mystère qui s’effrite lorsque nous tentons de le percer.  À ce jour, l’image que j’ai trouvé la plus représentative de l’amour,  est celle de la flèche lancée par Cupidon qui demeure de cet état de grâce provoqué par le choc amoureux.

Pourquoi aime-t-on tel être parmi tous les autres? Pourquoi, en ouvrant l’oeil le matin, éprouve-t-on une bouffée de tendresse pour celui qu’on découvre à nos côtés? Comment expliquer le plaisir ressenti à la pensée de retrouver l’être cher quelques heures seulement après l’avoir momentanément quitté? Qu’est-ce donc que cette peur aussi subite qu’irrationnelle qui nous habite dès que l’autre manifeste un léger retard? Peut-on aimer sans la crainte de perdre l’autre ?  Et ce, en dehors de tout sentiment de jalousie?

J’ai connu un ami au physique épouvantable, mal attifé, levant trop facilement le coude, radin de surcroît, mais qui séduisait de nombreuses femmes, intelligentes, élégantes et souvent très belles. Un jour, alors que nous étions attablé ensemble dans un bistro, je lui ai demandé en rigolant, sans que cela l’importune, bien  au contraire, car il connaissait son pouvoir :  Comment fais-tu pour séduire autant de belles femmes ? et il m’a répondu : J’ai toujours consacré ma vie aux femmes.  Pour cela, j’ai réduit mes ambitions professionnelles. J’ai besoin de leur présence, j’aime les écouter et j’y mets le temps qu’il faut. Heureusement pour moi, que les autres hommes en général ne prennent plus le temps de leur faire la cour. Ils sont expéditifs. Moi, j’aime l’attente et j’aime ressentir le désir d’une femme. 

Ce sage, toujours mon ami, devenu vieux, continu d’avoir du succès auprès des femmes parce qu’il crois foncièrement selon lui, que chaque instant est l’heure d’aimer.  Il a saisit que le temps passe vite et ne reviendra jamais.  Sa quête semble être de toujours avoir une dulcinée dans son coeur.  L’amour le garde vivant au plus profond de son être.

 

JUST BE ! 💙💙💙
Et le monde s’ajustera !