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Si tu devais choisir entre

 In Citations

Quand j’étais petite, je lisais souvent des comptines.  J’ai toujours détesté celle de Humpty Dompty.  Ça me faisait très peur. Pour ceux et celles qui ne la connaissent pas,  Humpty Dompty est tombé et personne ne sait comment le réparer.   Tous les chevaux et tous les hommes du Roi en sont incapables.  Personne n’a envie d’imaginer qu’une seule chose au monde puisse être cassée à ce point-là.   Mais évidemment, tout peut l’être.  Je crois que c’est ce qui me faisait peur avec Humpty Dompty.

On veut tous aimer et être aimé, vivre dans la paix. Mais, dans la vie, ça ne se passe pas toujours comme ça.   Parfois, quand on est une femme, on est pas toujours protégée des relations difficiles.   Et puis, on entre en relation et on voit nos rêves tomber et se casser, comme Humpty Dompty.

On fait des choix et on pense ne plus pouvoir les défaire, on ne comprends pas.  On s’accroche alors de toutes nos forces aux choses qu’on peut comprendre. On essaie de les décoder le plus possible.  Mais si on croit que tout ce qu’il suffit de faire pour changer les choses c’est d’en trouver les raisons, comment réagir alors quand on trouve des raisons qui ne sont pas les nôtres ?  Comment trouver le moindre sens et le moindre réconfort après cela ?

Je m’adresse particulièrement ici à celles qui, en ce moment, se sentent peut-être coincées dans une relation difficile ou on leur manque de respect et ou elles sont maltraitées. Peut-être avez-vous déjà pensé quitter ce conjoint mais qu’ensuite, il vous aille harcelée pour que vous reveniez avec des appels, des textos et des courriels remplis de belles promesses en vous disant qu’il avait enfin compris, enfin changé.

Personne au monde ne mérite qu’on lui manque de respect, qu’on le méprise et/ou qu’on le maltraite.  Subir ce type de traitements fait, qu’au fil du temps, on ne pense plus qu’on se laisse manquer de respect.  On en viens à croire qu’on le mérite.  On tombe alors sous l’emprise de notre conjoint et ça nous fait perdre notre sens du jugement.  On nous a entré dans la tête qu’on mérite ce qui nous arrive.   On s’isole alors de plus en plus et on se coupe des liens familiaux.  Nous n’arrivons même plus à en parler à nos proches car une partie de nous sait que cela les inquièterait.  Il nous est donc devenu difficile de trouver l’énergie pour expliquer à nos proches ce que nous n’arrivons pas à nous expliquer à nous-même.

Sachez que ce n’est pas de l’amour que de vivre ainsi.  C’est vivre dans la peur et dans la honte constantes.  S’y mêle également de l’espoir. S’investir à fond dans une relation nous fait espérer que le conjoint finira bien par comprendre, qu’il changera avec notre l’amour qu’on lui manifeste.  Et c’est tellement la promesse qu’il nous fait miroiter.  Réfléchissez, c’est exactement le même feeling que de jouer dans une machine à sous.  On se dit qu’on a tellement mis d’argent dedans, qu’elle finira bien par payer.

Être coincée dans ce type de relation nous fait vivre tellement de choses intenses que pour la majorité, ce qui nous fait y rester, c’est de redouter que notre conjoint devienne un conjoint merveilleux….. avec une autre.  On en vient alors à perdre tous nos repères et on se met à confondre tout. On tombe alors sous une emprise, comme l’est le disciple sous le joug de son gourou, qui utilise tout l’amour que le disciple lui porte pour assouvir ses besoins de domination, de contrôle et de possessivité.

Imaginez vivre avec la sensation permanente éprouver dans vos pires cauchemars.  Comme quand on cours  poursuivi par quelque chose de sombre et d’immense.  À un moment donné, on a envie d’arrêter de courir et de laisser cette chose sombre et immense nous rattraper.  On le sent, il va se passer quelque chose de terrible, on le sait mais on ne peut rien y faire.  Mais on peut toujours se retourner et regarder cette chose venir. On peut alors voir le visage de notre cauchemar.

Lorsqu’on entend parler de violence conjugale, on a souvent le réflexe de suggérer à la personne de partir. C’est malheureusement plus compliqué que cela.  Selon les statistiques, en général, une femme va partir mais revenir sept fois avant de quitter son conjoint pour toujours.  Il y  a pleins de raisons pour lesquelles elles vont revenir dans leur foyer. Pour partir, il faut planifier, être soutenue, être déterminée à ne pas revenir.  Les agresseurs menacent souvent leur cible de conséquences financières, personnelles ou publiques, et ce qui fait influence énormément de femmes, c’est de se faire menacer par le conjoint de s’emparer des enfants. Ils utilisent toutes les menaces qui vont paralyser, et souvent ça marche.

Même si elles n’étaient pas responsables de ce qu’elles ont subi, les femmes gardent toujours un sentiment de honte.  Les femmes victimes de violence conjugale n’ont pas nécessairement au départ une mauvaise estime d’elles-mêmes, mais elles subissent un véritable lavage du cerveau dans leur relation, ce qui fait qu’elles s’habituent à accepter des comportements de plus en plus inacceptables et dommageables de la part de leur conjoint.

Quand on vit dans de telles conditions pendant plusieurs années, il y a des répercussions émotives et médicales qui peuvent demander des années avant de guérir une fois la relation terminée. La reconstruction est un long processus, compliqué par le fait que la plupart des femmes ne partent pas avant que ça ne soit devenu absolument nécessaire. Elles sont alors épuisées au moment même où elles doivent entreprendre le projet énorme de reconstruire leur vie, tout en continuant à craindre pour leur sécurité.  Il y a un petit livre facile à lire et qui explique tellement bien ce phénomène d’être épuisé au moment ou on doit reconstruire. il s’agit de :   Qui a piqué mon fromage  de Spencer Johnson.

Elles deviennent plus vulnérables si elles dépendent financièrement de l’agresseur.  La phrase « vous n’êtes pas seule » est un cliché utilisé à toutes les sauces. En réalité, on doit parfois vivre les choses seule. Mais c’est rassurant de savoir que d’autres personnes qui ont vécu les mêmes embûches sont là pour nous aider. Nous rencontrerons peut-être d’autres femmes qui nous comprendront parce qu’elles lisent des récits sur le sujet, participent à des discussions dans des groupes de soutien, ou trouvent de l’information dans les médias sociaux.

Même si c’est plus facile à dire qu’à faire, je vous invite mesdames à rechercher des groupes de soutien et d’autres femmes qui peuvent vous comprendre.  Vous méritez d’être respectée.  Et dites vous qu’avec le respect… l’amour n’est jamais bien bien loin.

Vous voulez aider une amie ou un membre de votre famille qui souffre de violence conjugale?

Vous avez besoin d’aide?

Consultez des sites comme:

www.sosviolenceconjugale.ca

violenceconjugale.gouv.qc.ca/besoin_ressources.php.

 

JUST BE ! 💙💙💙
Et le monde s’ajustera !

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